Communiqué de presse
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     Chargés de cours:
     Les syndicats SNE, SEW et AIP se positionnent.

     Ces derniers jours, la question de l’avenir professionnel des quelque 450 remplaçants et chargés de cours en activité dans l’éducation préscolaire et dans l’enseignement primaire a été massivement médiatisée, allant jusqu’à demander l’engagement à titre définitif par le biais d’une mesure unique et sans autres formalités.

     Les syndicats des enseignants SNE/CGFP et SEW/OGBL, ainsi que l’Association des instituteurs/-trices préscolaires AIP tiennent à souligner qu’ils ne peuvent en aucun cas accepter une mesure visant à réserver des postes d’instituteurs à des chargés de cours alors que quelque 900 candidates et candidats instituteurs se préparent actuellement à la profession à l’ISERP et aux instituts supérieurs à l’étranger.

     Les syndicats rappellent que les personnels suppléants visés sont loin de constituer un corps homogène, ceci à maints égards, notamment en ce qui concerne leur formation de base et d’éventuelles qualifications supplémentaires. Sauf quelques rares exceptions, ils ont reçu en principe comme seul bagage pédagogique et comme seule obligation de faire un stage pratique de trois ou quatres semaines les autorisant à assurer une tâche de remplaçants dans les écoles préscolaires et/ou primaires, tandis que la formation de l’instituteur comporte notamment un cycle d’études supérieures de trois années et l’obligation subséquente de se classer en rang utile dans un examen d’admission à la fonction.

     Il est hors de question d’envisager de quelconques solutions au problème des chargés porté récemment sur la place publique par l’entremise de la fédération des cheminots et du personnel des transports FNCTTFEL, tant que des données détaillées et fiables ne soient disponibles sur le profil et le parcours professionnel des chargés de cours et remplaçants en question (études, diplômes, nombre d’années passées dans l’enseignement etc.)

     Les syndicats signataires se déclarent néanmoins en principe d’accord pour créer une seconde voie de formation régulière à l’ISERP pour obtenir le certificat d’instituteur, formation susceptible d’être suivie en cours d’emploi par ceux des chargés qui sont détenteurs d’un certificat de fin d’études secondaires.

     Ils voient également des issues professionnelles pour un nombre limité de chargés qui auront suivi une formation accélérée dans la création éventuelle de pools de remplaçants régionaux.

     En outre, les communes, en leur qualité d’employeurs des chargés aux termes des jugements prononcés récemment, pourront s’assurer à l’avenir les services d’un certain nombre de personnes occupées actuellement dans l’enseignement en leur proposant des missions définitives en dehors de l’enseignement primaire proprement dit.

     Pour ceux des chargés de cours et remplaçants qui ne remplissent pas les conditions d’études ou qui refusent de se soumettre aux exigences d’une formation qualifiante supplémentaire, le SNE, le SEW et l’AIP ne voient pas d’avenir dans l’enseignement public, ceci dans l’intérêt bien compris de l’école publique et de ses élèves.

     Les signataires se réservent de défendre leur point de vue au cours de la table ronde à laquelle Madame le Ministre de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle et des Sports a convoqué toutes les parties concernées pour évaluer la situation des chargés de direction et des chargés de cours en question.

     Luxembourg, le 5 décembre 2000.

     Les syndicats SNE/CGFP, SEW/OGBL et AIP.